Psycho-gestuel d’un entretien d’embauche (Partie 1)
Ces gestes qui nous trahissent
12/10/20235 min read
Psycho-gestuel d’un entretien d’embauche (Partie 1)
Nous nous souvenons encore des tressaillements primesautiers d’un ancien président de la République dont les humoristes de tous bords faisaient des gorges chaudes. Ces gesticulations permettent d’extérioriser un stress ou une colère inexprimable en public. Comme le disait Jacques Monod, les intentions de la nature sont téléonomiques, elles ont toujours une racine ainsi qu’un objectif, elles ne sont jamais gratuites.
Chacun de nos gestes délivre donc un message, que l’inconscient de notre interlocuteur comptabilise avant d’en faire une synthèse, au cours d’un entretient, et c’est cette synthèse inconsciente des diverses séquences gestuelles qu’il a observé qui fera pencher la balance en faveur d’un élan de sympathie ou en son contraire.
Edward Hall affirme que 60% de nos communications sont non verbales. Cet anthropologue américain a émis le concept de proxémie, c’est-à-dire ce que l’homme fait de son espace en tant que produit culturel. L’espace que l’on s’accorde trouve sa source dans l’image que l’on cultive de son moi conscient. Une mauvaise image entraîne un territoire exigu ou un espace mal géré. La culture d’une bonne image générera, en revanche, le désir d’un espace nécessaire et suffisant pour que nos potentiels intellectuels, affectifs, sexuels, puissent s’affirmer sans entrave.
La poignée de main
La plus commune des entrées en matière, une fois parvenu dans le bureau du recruteur, est une bonne est franche poignée de main. Mais qui doit tendre la main le premier ? Si c’est lui, vous avez carte blanche. Si c’est vous, il faudra ramer pour le convaincre de l’utilité de votre visite. Il existe alors trois orientations de mains dans ce registre : la paume supinatrice, orientée vers le ciel, est celle du dominant car l’empoignade est alors optimale ; la paume pronatrice, vers le sol, est à l’inverse celle du dominé ; enfin, la verticale est la plus égalitaire, celle de celui qui ne cherche pas la confrontation d’entrée de jeu.
Mais il en existe une ribambelle plus ou moins désagréable. La poignée de main fuyante ou molle révèle un personnage hypocrite aux propositions aussi faiblardes que lui-même. Si, au contraire, votre interlocuteur vous broie les phalanges, c’est qu’il manque d’assurance ou est en recherche de confrontation virile pour échapper à un sentiment d’infériorité. Quand on ne peut s’élever soi on rabaisse les autres. Tendre la main gauche est un acte méprisant pur et dur, celui d’un individu envieux. Pire sont ceux qui ploient un genou, acrimonieux de pure souche.
Enfin, pourquoi d’autres ont-ils besoin des deux mains pour éprendre la vôtre ? C’est qu’il y a de la manipulation par-là, manipuler signifiant « conduire de la main ». Serrer de l’une en accrochant l’avant-bras de l’autre est un acte prédateur où il y a plus de malice que de franchise. Serrer la main en accrochant le coude ou le biceps est une façon d’inviter de force dans son camp. Serrer la main en accrochant l’épaule est un geste hérité du Moyen-Âge, celui du suzerain qui adoube son vassal, tout en le rabaissant dans ses ambitions.
A bras raccourcis
Dans l’immense majorité des cas, un bureau se dresse entre le recruteur et vous. Il s’agit d’une barrière aussi bien physique que psychologique qui procure un confort car délimite une zone de sécurité. Votre interlocuteur s’y sentira plus à son aise. Mais la façon dont vous occuperez votre camp, assis de l’autre côté, enverra des informations sur votre personnalité. La première chose à faire est donc de ne pas se refermer car, quand la confiance en soi vacille, les bras ont tendance à se croiser, trahissant une personnalité impressionnable, voire influençable. Au contraire, poser ses avant-bras sur l’arrête de la table signale un individu précautionneux, mais un peu précieux par ailleurs. Alors que des avant-bras posés sans gêne sur le bureau appartiennent à un profil entreprenant.
Mais qu’en est-il des mains ? Quand on se met à parler, il est difficile de le faire sans leur concours. Cependant, elles expriment leur propre version des faits, sous-titrent le discours car le laps d’élaboration d’un mensonge est si long que le geste ne se joint plus à la parole. Celui qui se prive de ses mains alors donne l’impression de dissimuler une partie des informations. On ne cache ses mains que quand on n’a pas la conscience tranquille. User de ses mains de façon symétrique démontre que nos mots s’ajustent à notre pensée. Si la main gauche est prioritaire, nous fonctionnons sur un mode émotionnel ; si c’est la droite, nous opérons sur un mode rationnel.
Une personnalité altruiste s’exprime aussi avec les mains en supination, mais elles seront en pronation pour ceux qui ont l’esprit fermé. Sauf ponctuellement pour recadrer un discours. En recruteur écrasé par sa hiérarchie aura les mains centrifuges, mais centripètes s’il est consensuel. Si les mains se présentent sur la tranche, limitant littéralement l’espace sur le bureau, il s’agit d’un individu qui éprouve des difficultés à situer le cœur du débat, ou un éternel indécis. Il est en train de recadrer spatialement ses idées.
Si les mains se postent en tenaille, pressée l’une contre l’autre, il s’agit d’une séquence qui révèle que vous vous sentez soumis à examen. Les mains qui s’accrochent tête-bêche l’une à l’autre annoncent un personnage hypocrite et obséquieux. Dès que les mains s’accrochent aux accoudoirs, au plateau de la chaise, c’est que le mental se vide de toute sympathie envers l’autre, cela signifie que vous êtes contrarié ou subissez une contrainte. S’essuyer les paumes sur ses cuisses trahit alors un malaise, il s’agit d’une attitude de rejet ou de refus pas encore verbalisées.
Posez simplement votre main l’une sur l’autre, coudes en appui, en position de décideur. C'est une expression infra-verbale de maîtrise de soi ! Si vous êtes trop éloigné du bureau, croisez les doigts sur votre bas-ventre, ce geste est coutumier chez ceux qu'on nomme les bons vivants.
Unis comme les cinq doigts de la main
Le fait de croiser les doigts dans un contexte d’entretient n’augure pas en générale une atmosphère aussi détendue que vous pouvez le supposer. Presser les pulpes de ses doigts les unes contre les autres, coudes en appui, indique un individu imbu de son pouvoir. Si seuls les index sont collés par la pulpe, pointant vers le haut, et les autres doigts repliés, c’est un code gestuel hypocrite. Mais s’ils sont pointés vers vous, vous trouverez grâce aux yeux du recruteur si vous l’impressionner. Si les index et les majeurs sont collés l’un à l’autre, votre interlocuteur à peu d’estime pour vous. Enfin, si les pulpes des pouces restent scotchés, doigts croisés, pendant toute la durée de l’entretien, cela dénote une attitude de mauvaise foi trahissant un individu psychorigide.
En vous tenant les mains jointes et doigts croisés, si le pouce droit domine le gauche, c’est que vous plaider allégeance au devoir, à la hiérarchie, vous êtes fidèle à vos opinions et avez des objectifs clairement définis. Le pouce droit dominant détermine les individus cérébraux, cognitifs. Si le pouce gauche domine, vous êtes un individu émotionnel, qui communique sur le plan affectif et marche à l’inspiration. Vous êtes doué d’une intelligence empathique.
Par ailleurs, si les pouces restent libres mais tournent l’un autour de l’autre, c’est que l’ennui ou la lassitude rôde. S’ils tournent dans le sens des aiguilles d’une montre, c’est pour accélérer le temps ; dans l’autre sens, c’est le souhait que cet entretient n’ait jamais eu lieu. Si les pouces sont tous les deux cachés derrière le rempart des doigts, c’est l’œuvre du désœuvrement. Les doigts qui de dissimulent indiquent toujours un effacement de la personnalité et des potentiels de l’individu.
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