Psycho-gestuel d’un entretien d’embauche (Partie 2)
Ces gestes qui nous trahissent
4 min read
Psycho-gestuel d’un entretien d’embauche (Partie 2)
Vous voilà au beau milieu ce votre entretien d’embauche. Le recruteur vous écoute attentivement, sa main sur la bouche, dont l’index se dresse soudain comme s’il s’intimait l’ordre de se taire au sujet de vos réponses. Un index omerta indique un besoin de s’affirmer chez un individu qui a l’habitude de se censurer ou se contrôler en société. Si le majeur s’y ajoute en érection, c’est qu’il cherche l’ouverture pour vous abattre d’une réplique assassine. Guettez ses grimaces, vous y décèlerez certainement un bruit de bouche qui sonne tel un chien de revolver engagé.
En outre, le degré de confiance en soi est fonction de l’animation labiale, c’est-à-dire de la fréquence des mouvements de vos lèvres. Le fait de bien articuler augmente ainsi votre aplomb face à cet interlocuteur. Toutefois, dans un contexte professionnel, garder la bouche entrouverte révèle un manque de fermeté, voire de caractère. Ce sont les sujets immatures qui conservent souvent la bouche ouverte en réunion.
Un état de siège permanent
Toute position assise qui ne respecte pas l'ergonomie du siège est toujours signe d’un sentiment de malaise ou d’une perturbation de la relation entretenue avec son vis-à-vis. S’assoir sur le bord du siège révèle un statut de subalterne. Ce sont les personnes issues de conditions modestes qui adoptent souvent cette attitude en présence d’un interlocuteur détenant une parcelle de pouvoir, ainsi que les grands timides. Il faut savoir se reposer contre le dossier du siège, les jambes en angle droit, et les pieds au sol dans ce qui est une posture anti-stress acceptable.
Toutefois, garder les jambes serrées verticalement en position assise, indique un mental borné et réfractaire à toute suggestion, sauf si les jambes sont tendues sur le bureau du recruteur, mais je doute que vous vous laissiez aller à ce point. En revanche, même avec les jambes détachées l’une de l’autre, tendre les bras dans le prolongement de ses cuisses avec ses mains qui viennent cacher ses genoux est une attitude sécuritaire. Le recours à cette posture se redouble souvent d’un visage aux traits figés.
Apprenez à surveillez votre jeu de jambe en position assise. Nous avons tendance à croiser les jambes ou les chevilles en réaction à un stress, un besoin de prendre du recul, une réaction à un état de fatigue, entre autre mais pas seulement. Pour les hommes droitiers, le croisement de la jambe droite sur la gauche correspond à un élan de sympathie ; mais si la jambe gauche couvre la droite, le sujet se referme. Pour les femmes droitières, le croisement de la jambe gauche sur la droite indique un climat mental réceptif, elle entre en sympathie avec son interlocuteur. Mais la jambe droite vient-elle à couvrir la gauche, votre interlocutrice vient de virer de bord.
Faites plus encore attention si un ancrage se surajoute en glissante vos mains entre/sous vos cuisses. La position assise en télésiège, c’est-à-dire avec les deux mains callées sous la cuisse ipsilatérale, est un signe d’immaturité pure et dure. Bercer sa cuisse est une des nombreuses manières d’entretenir son intolérance, fondée sur une frustration fondamentale.
Bien dans ses baskets
Quand un individu est installé sur un siège, l’angle des jambes au sol permet d’évaluer immédiatement son niveau de disponibilité : aigu, les orteils plantées et talons décollés sont en retrait sous la chaise, le sujet n’est pas disponible mentalement ; obtus, les jambes quasi allongées, est une position de détente qui signale une disponibilité mentale ; l’angle droit, jambes repliées en équerre ou pieds au sol, indique une disponibilité sous conditions.
Les pieds se réfugient sous la chaise quand le défi est ainsi posé et qu’on rend son tablier avant même de l'avoir relevé. Les individus qui obéissent sans broncher chassent systématiquement leurs pieds sous la table, et croisent les chevilles ou les jambes, car il s’agit d’une indication d’un besoin de fuir un débat. Lorsque les pieds sont posés sur la tranche, chevilles croisées ou non, cela révèle un fort sentiment d’infériorité ou une peur de paraître ridicule.
Les pieds en repli sous la chaise et en appui sur les orteils sans que les talons ne touchent le sol sont un classique, ils indiquent un sentiment d’infériorité et une peur de déplaire. C’est une façon pour notre corps de nous signaler qu’on marche alors sur des œufs. Si les pieds s’accrochent aux barreaux de la chaise, attitude héritée de l’enfance, indécision et anxiété se poussent du coude mutuellement. Il est aussi possible que le ton trop pédagogique du discours induise une relation de maître à élève qui influence les émotions et provoque cette séquence gestuelle particulièrement puérile.
Tourner les talons
L’entretient touche enfin à sa fin. Content de vous, vous tenez à faire une dernière bonne impression au moment de prendre congé du recruteur. A nouveau une poignée de main s’annonce. Comme nous l’avons vu précédemment, sauf que cette fois-ci la signification est d’autant plus importante car, si la main d’accueil est une déclaration d’intention, la main d’adieu est un aveu de sympathie ou d’antipathie. Si elle est plus chaleureuse et sincère que celle que vous serriez au premier abord, c’est que le courant est bien passé. D’ailleurs, si l’entretien ne s’est pas bien déroulé, cette poignée de main est souvent oubliée. Certains interlocuteurs vous quitteront d’une simple tape sur le bras, cela signifie que vous ne valez même pas l’effort d’une poignée de main.
Cependant, juste avant ce moment fatidique, si le recruteur, droitier, reboutonne son blazer de la main gauche sans s'aider de la droite, il considère que vous n’êtes pas à la hauteur. Mais s’il reboutonne son manteau de la main droite sans s'aider de la gauche, il est satisfait de cet entretien. Et s’il reboutonne en usant des deux mains, c’est qu’il est manifestement contrarié, perturbé dans ses œuvres.
Un dernier conseil. Quand vous quittez une personne avec laquelle vous venez de vous entretenir, figez toujours votre regard dans le sien avant de disparaître. Ce mode de fixation oculaire est un véritable ancrage qui marquera sa mémoire de votre passage.
Contacts
Adresse : 5, rue des Viollières, 69630 CHAPONOST
Adresse : 107, avenue de Verdun 69330 MEYZIEU
Tel : 06.31.37.15.51
Mail : stephane.monachon@gmail.com
Réseaux sociaux
- Horaires d'ouverture -
Chaponost :
Mardi : 9h - 20h30
Jeudi : 9h - 20h30
Vendredi : 9h - 20h30
Meyzieu :
Lundi : 9h - 20h30
Mercredi : 9h - 20h30
Samedi : 9h - 20h30